C’est la discipline fondée par Freud dont l’objet est la mise en évidence de la signification inconsciente des paroles, des actions et des productions imaginaires d’un sujet.

Descartes avait pu écrire en son temps « je pense donc je suis » mais avec la découverte de l’inconscient par Freud on peut dire maintenant que « ça pense à un endroit où nous ne sommes pas » et que nous subissons les effets de cette pensée qui vient de temps à autre interférer par effraction avec notre pensée consciente.

La psychanalyse n’est pas au service de la morale ni d'une organisation sociale, elle ne propose pas un modèle de comportement, elle peut ne rien changer à nos convictions personnelles ou religieuses ou à notre situation familiale mais elle ne nous empêchera pas de les bouleverser si nous le jugeons nécessaire.

Nous sommes une synthèse d’esprit conscient, d’inconscient et de corps de sorte que nos angoisses, nos inhibitions, nos symptômes n’ont rien à voir avec un dysfonctionnement de notre corps mais s’inscrivent plutôt dans une tentative de faire reconnaître un désir réprouvé par notre morale individuelle.

La cure analytique vise à reconnaître le désir car le désir même oublié, refoulé dans les profondeurs de l’inconscient, ignore le temps et conserve toute son intensité ; il va se déguiser, se travestir pour se cacher mais il va continuer à assurer la répétition du symptôme au moment opportun dans la vie du sujet jusqu’au jour où il pourra être traduit en mots, reconnu et accepté par la conscience.

C’est la pièce manquante du puzzle de notre vie ou le chapitre manquant de notre histoire.

La psychanalyse nous libère de ces manifestations de l’inconscient qui sont impossibles à saisir directement même si nous essayons d’y appliquer toute notre intelligence et toute notre énergie.

Mais comment peut-on connaître ce qui par nature échappe à la conscience ? C’est la spécificité de la méthode psychanalytique.

La méthode psychanalytique

La libre association

Certains souvenirs sont conscients, d’autres restent inconscients parce qu’ils ne sauraient être acceptés par la personne en raison du désir inacceptable dont ils sont les supports.

Ces souvenirs inconscients sont constitués de représentations, de sentiments qui peuvent s’attirer les uns les autres pour former une image composite ou se substituer l’un à l’autre ou bien encore se détacher de leur support habituel pour se lier à une représentation plus anodine.

La méthode de libre association utilisée par la psychanalyse consiste à exprimer toutes les pensées qui viennent spontanément à l’esprit ou qui viennent à partir d’un mot, d’un nombre, de l’image d’un rêve. Elle permet ainsi d’aller d’un mot à un autre ou d’une émotion à une série de représentations et de retrouver au fond de nous ce qui était inaccessible ; le désir à l’origine de notre aliénation et de notre douleur psychique provoqué par le symptôme.

La règle fondamentale

La règle fondamentale structure la situation analytique : le patient est invité à dire ce qu’il pense, ce qu’il ressent sans choisir ou omettre ce qui lui vient à l’esprit même si cela lui paraît grotesque, dénué de sens, contradictoire ou sans intérêt.

La règle est aussi révélatrice dans la difficulté même que le sujet a à la respecter, il peut y avoir des réticences conscientes, des résistances inconscientes qui pourront être objets d’analyse.

De plus le patient est invité à raconter ses rêves car ils constituent, selon Freud, la voie royale par laquelle l’inconscient se manifeste. L’attention est également portée sur les lapsus (un mot prononcé à la place d’un autre), sur les actes manqués (une conduite qui se substitue à notre insu à l’action que nous voulions accomplir), sur les oublis, les mots d’esprit et sur tout ce qui est en rapport avec la sexualité.

C’est dans cet espace commun à l'analyste et à l'analysant que l’inconscient va se manifester et qu’il va prendre sens dans et par les interprétations de l’analyste.

L'écoute

L'écoute s’établit dans un espace de libres paroles assuré d’une discrétion absolue et d’une absence de jugement de la part de l’analyste. Il s’agit d’une écoute et d’une neutralité bienveillante faite de disponibilité, d’empathie dans laquelle l’analyste du fait de sa propre analyse et de ses connaissances théoriques sait garder la bonne distance pour ne pas mélanger ses désirs à ceux de l’analysant.

L’analyse porte sur les résistances qui entravent la capacité d’associer et de voir ou d’admettre certains faits ou sentiments gênants pour la conscience et l’image de soi.

Elle porte aussi un intérêt tout particulier à la répétition de comportements et d’émotions infantiles liés aux parents qui s’adressent à l’insu du patient à la personne de l’analyste. Le patient reproduit et agit en effet dans la situation analytique les événements marquants de son passé sans en avoir conscience ; c’est ce qu’on appelle le transfert.

Après avoir revécu et analysé, entre autres, le transfert et les résistances et avoir trouvé le ou les désirs refoulés, la personne peut réinvestir le réel en faisant des projets pour l’avenir ; ce sont les prémices de la fin de l’analyse.

A qui s'adresse la psychanalyse ?

La psychanalyse s’adresse à ceux ou à celles qui souffrent de symptômes névrotiques tels que : troubles relationnels avec les autres, sentiments de culpabilité, obsessions, angoisse, dépression, difficultés sexuelles sans cause rationnelle.

« C’est aux personnes de grande valeur et aux personnalités les plus évoluées que la psychanalyse peut le plus efficacement venir en aide » écrivait Freud dans la « technique psychanalytique ».

C’était une façon de dire que la psychanalyse s’adresse à la personne dans sa dimension d’authenticité et de désir de savoir, de se savoir et qu’il faut beaucoup d’intelligence pour se confronter à cette thérapeutique.

Que nous apporte la psychanalyse ?u'apporte la psychanalyse

La psychanalyse nous permet une compréhension des différentes manifestations de l’inconscient, cet autre en nous qui nous manipule, qui nous fait agir parfois d’une façon incompréhensible et qui pourtant fait partie intégrante de notre personne.

Elle nous apprend également à reconnaître tous les aspects de notre personne, à comprendre comment nous sommes devenus ce que nous sommes, à nous accepter et à accepter certains désirs inavouables

Elle nous apporte la résolution de nos symptômes, elle libère nos forces créatrices, culturelles et surtout libidinales pour aimer selon notre cœur.

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Qu'est-ce que la psychothérapie ?

Autrefois les maladies du psychisme étaient un sujet tabou ; elles étaient considérées comme une tare ou une faiblesse dont on avait honte et pour lesquelles il valait mieux se taire.

Fort heureusement la société a évolué grâce à la vulgarisation de la psychanalyse et de la psychologie dans la littérature et les médias. Il est donc devenu plus facile et normal d’avoir recours à un professionnel de la psychologie lorsque l’on éprouve des difficultés dans la vie. On considère qu’une vie n’est pas un long fleuve tranquille mais qu’elle peut être ponctuée de périodes de croissance, de stagnation et parfois même de régression.

Les épreuves que nous devons affronter ne manquent pas : séparation, perte d'un proche, difficultés familiales, chômage. La plupart du temps nous arrivons à faire face à ces événements douloureux qui ponctuent notre vie mais à un moment de notre histoire un événement particulier peut bouleverser notre équilibre et nous plonger dans une crise profonde.

C'est dans ce contexte qu'il convient de consulter un spécialiste de la psychologie pour nous aider à retrouver un nouvel équilibre.

Les motifs les plus fréquents pour consulter un psychanalyste sont :

Les difficultés personnelles : « je suis mal dans ma peau, déprimé, sans désir, j’ai toujours peur qu’il arrive un malheur, je suis angoissé, je me sens coupable. »

L'apparition d'un symptôme : « je rougis sans raison, j'ai peur de sortir seul .»

Une épreuve : nous pouvons avoir besoin d’être soutenu pour traverser des épreuves qui nous déstabilisent ; le deuil d’un proche, une maladie, les suites d’une opération, un divorce, un licenciement.

Les difficultés dans les relations interpersonnelles : « je ne me sens jamais bien dans un groupe, j’ai l’impression que personne ne m’aime, qu’on m’en veut, je me replie sur moi-même, je fuis les contacts, j’ai des difficultés sexuelles. »

Vivre plus intensément : « je ne suis pas malheureux, j’ai d’ailleurs tout pour être heureux pourtant je ne vais pas bien, je m’ennuie, je ne désire plus rien, je m’interroge sur moi-même. »

Réorienter ma vie : « je voudrais changer de vie, de métier, je n’ose pas prendre de décision de peur de ne pas faire le bon choix, j’ai besoin d’être soutenu dans ma démarche pour y voir clair. »

S’adresser à un professionnel c’est se décider à affronter ses difficultés personnelles en en parlant à quelqu’un pour les résoudre et retrouver le goût de vivre mais il faut savoir que c'est une expérience qui exige une bonne dose de courage, d'efforts et d'intelligence.

La psychothérapie est une démarche que l’on fait pour soi, le professionnel n’a pas de solutions clés en main à vous proposer, il est là pour vous accompagner dans votre cheminement pour y voir plus clair et pour vous aider à trouver vous-même les solutions propres à transformer ou à améliorer votre vie.

De quelques mois à plusieurs années, la durée d'une psychothérapie est très variable ; elle dépend de la nature des difficultés, de leur ampleur et des objectifs que vous poursuivez. Parfois quelques séances peuvent suffire pour débloquer une situation.

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